De Nancy à Dubrovnik
jeudi 25 août 2005, 20:55
Départ de Nancy le 10 juillet à l'aube, cool, il fait beau.
Il y a quelques jours, on s'inquiétait un peu au vue des prévisions météo, mais finalement ça a l'air d'aller.
En route donc direction Haguenau, traversée du Rhin à Seltz, puis Baden Baden.
A partir de là, le ciel se fait menaçant, sans doute pour punir la moto d'avoir trahi la mère patrie...
Arrivée à Baden Baden, il pleut légèrement, à Bad Herrenhalb, c'est le déluge.....
Les trombes d'eau n'allaient plus nous quitter.
Après une traversée de la Forêt noire par les petites routes, arrivés à Ulm sous le déluge, je décide d'enquiller l'autoroute (horreur, malheur) jusqu'à Munich....
Ca commence fort les vacances, 500 bornes la première journée, dont près de 400 sous le déluge.
Le lendemain, on avait prévu de passer par le Tyrol, de visiter les châteaux de Bavière et d'emprunter une partie de la grande route des Alpes.....
Au réveil, il pleut toujours autant, mais on est motivés et on y croit....
Les châteaux de Bavière? il pleuvait tellement qu'en passant à 100 mètres, c'est tout juste si on les a aperçu à travers la brume et les gouttes qui continuent à tomber allègrement....
On s'arrête pour une pause à Fussen....bizarrement il pleut ....

Le niveau monte, mais nous tenons bon....

On passe Garmisch, quelques cols, la route privée de Vorderiss....
J'explique: vous roulez peinard sur une superbe petite route de montagne, pas un chat à la ronde, il faut dire que vu le climat, ils sont pas fous les indigènes...et au détour d'un virage, paf....un péage:route privée, je ne sais plus le tarif, mais ça fait bizarre.
Enfin, c'est comme ça...On arrive vers le splendide lac de Achensee trempés, on arrête les frais pour la journée...
On trouve un hôtel à Maurach en Autriche, ils sont pas technologiquement avancés, mais on aime ça.....

C'est super joli mais les conditions météo n'y étaient vraiment pas, il faisait 2°C au col et on a eu vraiment du mal à arriver jusque là.
La plupart des cols était fermé pour cause de coulée de boue ou de débordement de rivière et bien évidement il fallait grimper à 80 % de la montée pour l'apprendre , faire demi-tour et tenter sa chance au col suivant et rebelote....
Au 3° essai, nous sommes finalement passé et avons trouvé un hôtel juste avant la frontière italienne, vers Tarvisio.
Le 13 juillet, le ciel semble se dégager et on dirait que nous allons enfin rouler au sec.

Encore un effort et l'Adriatique nous tend les bras aux environs de Rijeka

Nous ne nous attardons pas sur la côte et filons en direction du parc national de Plitvicka Jezera dans les montagnes croates.
La route est en bon état mais les stigmates de la guerre sont encore bien présents, maisons éventrées ou sans toit, promenade interdite pour risque de mines, mais au bout de la route un parc à ne manquer sous aucun prétexte si vous avez la chance de passer dans cette région.
C'est un site où environ 16 lacs se jettent les uns dans les autres en cascade.
L'entrée pour la journée n'est pas donnée mais ça vaut vraiment le coup (coût?).
Plusieurs randonnées sont possibles selon la forme physique ou les envies de chacun.
De plus des navettes sillonnent les bords des lacs, jamais très loins des chemins de randonnée, qui permettent de ramener les épuisés ou fainéants au point de départ.....
Nous avons fait la randonnée la plus longue, les autres sont trop fréquentées, environ 15 à 20 kms dans un cadre magnifique, les photos sont largement en dessous de la vérité....








Nous sommes resté 3 jours dans cette région au camping Korana, joli camping avec de beaux espaces pour la tente, des sanitaires nickel, pas spécialement donné (14 euros la nuit pour 2, une tente et une moto).
Comme nous n'étions pas très loin de la frontière, nous en avons profité pour faire une petite incursion en Bosnie pour rejoindre le parc de Lonjsko-Polje qui est plus au nord en Slavonie, région non loin de Zagreb.
La Bosnie est très jolie aussi, même si les traces de la guerre sont encore plus visibles et la pauvreté des gens bien plus flagrante.
Après Bihac, nous avons longé cette rivière sur une centaine de kms.

Le parc de Lonjsko-Polje est la plus grande zone inondable d'Europe, c'est très sauvage et les maisons pour la plupart en bois datent du 17° siècle.
C'est une région de nidification pour les cigognes, les alsaciens n'ont qu'à bien se tenir car sur quelques kms carré, il y a plus de cigognes que dans toute l'Alsace.
Dans le village de Cigoc, il y a 26 nids comptabilisés pour 57 maisons....
Il faut dire que les grenouilles pullulent et qu'il n'y a pas de risque de famine pour les cigognes

Après ces 3 jours dans les terres, nous sommes parti vers la côte où nous avons loué un studio à Orebic sur la presqu'île de Peljesac.


En face de Orebic se trouve l'île de Korcula où bien évidement nous sommes allés passer une journée.
La ville de Korcula, où serait né Marco Polo, est une ville fortifiée, très compacte. C'était une ville de pirates qui devait se défendre des pirates, ce qui explique cette forme très ramassée.





Retour à Orebic et ses environs, qui sont très représentatifs de la beauté de la Croatie.
Puisse t elle résister aux promoteurs et garder ces côtes sauvages et libre de toute construction invasive.
Titre 1 : valeur 1
Titre 2 : valeur 2
Titre 3 : valeur 3





Le 21 juillet, nous sommes partis pour la journée à Dubrovnik, qui était le but (non avoué) de notre voyage.....







Puis vint le moment où il a fallu envisager d'entamer le voyage de retour.
Nous avons quitté Orebic pour rejoindre Kastela, non loin de Split.
Nous avons eu la bonne idée de faire ce trajet le samedi 23 juillet...eh bien je vous déconseille vivement d'emprunter cette route un samedi....
La Croatie est composée d'une bande côtière et d'un massif montagneux, or pour traverser le pays du sud au nord (et inversement) il n'y a qu'une seule route, et le week end, toute la Croatie s'y retrouve en plus des touristes.
L'autoroute de Normandie un vendredi soir, c'est de la gnognote à côté de cette route.
A moto, même chargés comme nous l'étions, on arrive toujours à se faufiler, mais je ne vous dis pas les dizaines de camping-car scotchés...bonjour l'angoisse.....
Enfin nous sommes passés quand même et nous avons fait étape à Trogir.
Jolie ville, où l'influence vénitienne se fait sentir très nettement au niveau architectural, on voit bien qu'on se rapproche de l'Italie.



Le lendemain, visite de Split.
Cette ville est très particulière, le vieux Split est un ancien palais romain qui a été vampirisé au fil des ans par les habitants qui ont comblé les trous et occupé les espace libres.
Le mélange est très curieux.



Le 25 juillet , départ vers l'île de Pag, à ne pas confondre avec une autre île presque homonyme du pacifique.
Là encore, complet changement de décor, on pourrait se croire sur la lune tellement l'île est désertique et pelée....
La ville de Pag fait office de barrage pour des marais salants qui ne sont plus vraiment exploités.
On aperçoit sur la crête des éoliennes, la Croatie est relativement écolo, énergie douce, pas de bétonnage massif des côtes, nous avons à apprendre de ces gens à ce niveau (des faits récents démontrent que sur d'autres points, ils ne faut pas les imiter)



Nous sommes restés deux nuits à Pag dans une pension miteuse mais bien située et calme, une fois qu'on ait fait le ménage nous même, c'était pas si mal....
Nous en avons profité pour aller visiter Zadar.
La ville est jolie, mais la proximité de l'Italie fait que les touristes y sont beaucoup plus nombreux, ça donne des airs de côte d'azur en saison certains aiment, moi pas vraiment.


Même les meilleures choses ayant une fin, nous quittons l'île de Pag par le bac au nord.

Sortie de Croatie par Rijeka, puis traversée de l'Italie d'une traite, via Trieste, Venise, Cremone, Asti et Cuneo, où nous ferons étape.
800 bornes par les nationales....pfff...le coeur n'y est plus.
Le lendemain rentrée en France par le col de la Lombarde au dessus de Isola

Arrivés au col de la Bonette, le ciel n'est plus aussi bleu, direction Gap, puis Crest où nous ferons étape chez un pote.
Puis le 29, retour vers Nancy en passant par Romans, St Marcellin, Voiron, Chambéry, Annecy, le col de la Faucille, le lac de Joux en Suisse.
A Valdahon, on finit comme nous avions commencé, sous le déluge, la traversés des Vosges se fait sous la pluie et à l'approche de Nancy, le soleil réapparaît et nous arrivons presque secs .
Bilan: 5800 kms, 1600 euros tout compris pour deux personnes, un abs dans le sac (changé sous garantie), un pneu arrière rincé, et des souvenirs et des images plein la tête.


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