Arrivés au Cap en fin de matinée, après environ 12 h d'avion à essayer de dormir, on ne peut pas dire qu'on tient une forme olympique, mais ça va quand même.
Notre chauffeur était bien à l'arrivée pour nous accueillir, nous amener déjeuner et nous faire un rapide tour de la ville dans les embouteillages.
En attendant l'heure de récupérer les motos, nous nous installons dans nos chambres et nous décrassons un peu, après plus de 20 h de voyage au total (départ de Nancy à 12h 30, arrivée à l'hôtel vers 14 h le lendemain, et il n'y a qu'une heure de décalage, en France il est 13h), ça commence à sentir le fennec....
La chambre est sympa et la vue correcte (surtout par rapport à mon infortuné compère, qui a vue sur le patio...)
18 NOVEMBRE
La Péninsule

On ne s'attendait pas à trouver ce genre d'animal.....

Et nous arrivons au Cap de Bonne Espérance....Ce cap n'est pas le plus au sud de l'Afrique, ni la séparation entre l'océan atlantique et l'océan indien, mais fut pour des générations de marins, le point qui marquait le début de l'est ou au contraire, au retour, celui qui annonçait que la maison approchait....
Pour l'été, les oiseaux partent vers le sud pour passer l'été au frais.....
Il faut préciser que dans l'hémisphère sud, tout est inversé, les panneaux solaires sont implantés, plein nord, le soleil passe de l'est au nord pour se coucher à l'ouest, ça m'a perturbé un moment, cette histoire de soleil....
Et c'est à Simon's Town que nous nous arrêtâmes....et que nous nous repûmes....et ce fut fort agréable...
Aujourd'hui nous quittons le Cap pour Montagu, peut être les premières pistes.....En tout cas les premiers reliefs.
Depuis que nous sommes là, nous sommes entourés de montagne à l'horizon, mais nous ne les avions pas encore approchées....
Dans le guide, il était écrit que nous allions parcourir la route des vins, Jeff voyait des vignes partout....Il est vrai que de loin, il est difficile de faire la différence, mais en fait, tout ce qui nous entourait avant Franschhoek, était plutôt des vergers, comme nous sommes au printemps, nous ne savons pas de quel fruit il s'agit, mais on nous a parlé d'abricot....
Voici le premier col Sud Africain que nous parcourons: the Franschhoek Pass.
746 m, c'est modeste mais c'est un début....
En cliquant sur l'image, tous les détails sur ce col....

En parlant d'attente, peu après ces quelques minutes de patience pour cause de travaux, j'ai crevé....et sur la 800GS, il y a des pneus à chambre, et quand on crève, surtout au milieu de nulle part, où on ne connaît personne, qu'on baragouine un sabir qu'on ne peut raisonnablement pas appeler de l'anglais, que l'assistance telle que nous la connaissons en France n'existe pas....eh bien on envoie le collègue chercher du secours et on attend....
J'ai poireauté une heure avant de voir arriver Jeff avec un dépanneur qui n'avait pas de remorque ou autre moyen de transport et qui proposait de gonfler le pneu au max, de rouler tant qu'on pouvait et de recommencer l'opération jusqu'à ce qu'on arrive au garage....
nous étions plus que sceptiques, mais avait-on le choix?
Nous gonflons, on part, on fait à peu près 100 m, et le pneu est à nouveau à plat...le gars voulait recommencer, mais il y avait 25 kms à faire, je pense qu on y serait encore....
Du coup, j'ai dit au gars qu il m'amène à son garage pour trouver une autre solution...Du coup, c'est Jeff qui est resté à poireauter cette fois....
A force de palabre, le garage a trouvé une remorque et nous voilà repartis....
On charge la moto, et en route Simone....
Finalement tout c'est bien passé, les gars super sympas et compétents.
En fait en arrivant on y croyait pas trop, car le garage était plutôt taillé pour changer des pneus de camions...mais le responsable nous a sorti la chambre à air qui va bien et en deux temps, trois mouvements, tout était nickel, prêt à repartir....
Bon il serait venu directement avec la remorque, on aurait gagné du temps, mais nous sommes en vacances et on a que ça à faire, alors cooool....
On va où ? piste ou route ?
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Au passage du Swartberg Pass, à 1600 m d'altitude, il fait 3°C.
Après les températures des jours précédents, entre 25 et 30° C, nous ne sommes plus habitués
Arrivés à "Prince Albert", nous filons remettre de l'air dans le pneu défaillant....
L'avantage des pneus sans chambres, c'est qu'ils se dégonflent lentement, ce qui permet de continuer jusqu'à un garage, voire de réparer sur le bord de la route avec un équipement minimum, l'inconvénient, c'est que sur des pistes caillouteuses, ils peuvent avoir tendance à lâcher un peu d'air....
Nous en visiterons un, qui laissera des traces durables sur le mental de Jeff....
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Dans cet élevage, on nous a présenté les différents types d'autruches, émeus et autres oiseaux du même type, comme je ne me souviens plus des détails (il y a deux ou trois doigts, la taille est différentes et la couleur des pattes...), je vous laisse admirer les photos sans commentaire particulier, ça m'évitera de dire des bêtises....
Après deux nuits au Swartberg Manor, nous repartons pour rejoindre l'océan indien, beaucoup de pistes nous attendent...

Ici tout est immense, on peut parcourir des dizaines de kilomètres sans rencontrer une âme qui vive, et comme c'est plat, on voit à des kilomètres sans repérer de trace humaine hormis les pistes et les clôtures....
Tout est absolument clôturé, le gars qui a vendu tout ce barbelé, poteaux et clôtures ne doit plus avoir de problèmes financiers....
Donc nous voici partis sur ces fameuses pistes....
Pour comprendre la suite, il faut bien intégrer que lorsque nous roulons sur ces pistes, ça soulève beaucoup de poussière.
Alors soit nous roulons de front mais c'est assez dangereux et nécessite une concentration de tous les instants, impensable sur des dizaines de kilomètres...
Ou alors celui qui suit, laisse un espace assez conséquent pour profiter du paysage aussi et ne pas bouffer des tonnes de poussières, cet espace pouvant être de pas loin d'un kilomètre, il vaut mieux être clair sur les consignes de route....
Normalement, nous ne devrions pas avoir de problème puisque nous avons chacun un gps avec le même itinéraire conçu par moi même....
Depuis les années que nous roulons tous les deux, c'est toujours moi qui passe devant (c'est moi qui fait les tracés) et ça a toujours bien marché comme ça, il n'y a pas de raison que ça change.....
Ce n'est pas ce springbok qui va dire le contraire....
Troisième intersection, le choix est plus cornélien...à gauche, à droite....
Je m'arrête et j'attends mon compère....
5 ,mns, 10 mns.....15 mns...., là ça commence à faire long...
Je commence à m'inquiéter sérieusement, évidemment il n'y a pas de réseau, les téléphones ne servent à rien....
Je pense à une crevaison ou une chute, je remonte sur la moto pour faire chemin inverse...je roule, je roule et toujours pas de Jeff....
Je refais les 40 ou 50 kms de pistes effectués à toute berzingue, de plus en plus inquiet.....au Dakar, j'aurais gagné la spéciale....
Finalement je rejoins le point de départ de la piste où nous nous étions perdus de vue et personne.....C'est pas un coup des Zoulous, je n'ai croisé personne...
Par acquit de conscience, je rallume mon portable et là, un sms m'indique que ne me voyant plus au bout de 50 kms, Jeff a fait demi tour et m'attend à Uniondale....
Comme il ne me voyait pas, après deux intersections, son gps lui indiquant constamment de tourner à gauche (au lieu d'aller tout droit, je vous le rappelle), il a pris une autre piste et après un cinquantaine de bornes sans me retrouver, a fait demi tour pour rejoindre le dernier point connu: Uniondale....
Soulagé mais vaguement énervé, je retourne à Uniondale où mon compère, moins bileux que moi, déjeune tranquillement....
Finalement après tout ce retard accumulé, on a continué par la route...tant pis pour la piste.
23 NOVEMBRE
Du Tsitsikamma national park à Knysna

A près une bonne nuit pour se remettre de nos émotions de la veille, nous repartons à destination de Knysna, jolie petite baie de l'océan indien, bien connue en France grâce aux exploits des footballeurs de l'équipe de France pendant la coupe du monde qui a eut lieu en Afrique du sud en 2010....
Comme Storms River Village est situé dans le parc national de Tsitsikamma, nous nous arrêtons pour visiter un reste de forêt primaire, où survivent quelques arbres qui ont environ 800 ans....
On se rend bien compte que nous ne sommes pas grand chose....
Cet arbre a commencé à pousser lorsque Richard Coeur de Lion partait pour les croisades....et il est toujours là.
L'arbre, c'est celui de droite, celui de gauche, même s'il n'est pas tout jeune n'a connu que deux siècles....le 20° et le 21°.....
Il faut que je vous explique comment nous sommes arrivé près de cette rivière....
En fait, en partant des "Big trees", nous avons pris la grande route (RN2), très grande et très ennuyeuse.....à un moment j'aperçois sur le gps, une petite route beaucoup plus sinueuse parallèle à la RN2, ni une, ni deux, nous prenons la première sortie à droite et nous voilà pépère sur notre petite route quand soudain, une motte de terre géante nous barre la route et un grand panneau nous annonce que la route est fermée....
Bon c'est pas cool, mais en bon français, on ne respecte pas trop les panneaux et on contourne la motte de terre et continuons prudemment sur cette route magnifique.
Je pensais qu'à un moment il y aurait un éboulement ou un affaissement de terrain et que la route serait coupée, eh bien pas du tout, elle n'est pas très clean car ça doit faire un moment qu'elle est coupée, mais tout à fait praticable jusqu'à ce qu'elle retrouve la RN2 à l'endroit où nous devions bifurquer à gauche...Mais là, nous avons compris qu'en fait cette route était barrée car elle rejoint la RN2 juste après le péage que nous étions censés acquitter sur la RN2.....
Honnêtes comme nous sommes, nous n'avons strictement rien dit et avons continué notre route comme si de rien n'était.
Comme cette journée est la moins kilométrée du voyage, nous en profitons pour visiter un peu les attractions locales....
Donc nous arrêtons au Monkeyland, c'est un sanctuaire où sont rassemblés des singes venus d'un peu partout qui vivent en liberté (surveillée)....
Puisque nous étions sur place que l'entrée de "Birds of Eden" était à l'autre bout du parking, nous avons continué sur notre lancée animalo-culturelle....
Donc nous voilà dans cette immense volière, 50 m de haut et 23000 m² de surface, à la rencontre des oiseaux et de la végétation sanctuarisée dans cet endroit.....
Pour finir cette journée malchanceuse dans notre quête au trésor, Jeff a crevé....
Mais pas de remorque, immobilisation et attente interminable pour lui....
On roule doucement jusqu'au garage, une mèche et ça repart....
Après toutes ces péripéties, il n'y a plus qu'à se coucher....
Surtout que demain, nous attend la plus longue de nos journée....
Pour commencer la journée en douceur, nous empruntons la "historic seven pass road" avec le passage de la Black river....
Bon je ne vous cache pas que j'ai été un peu déçu, une route qui annonce 7 cols, chez nous ça monte, ça descend, ça tourne....celle là est un peu "flat"...mais bon c'est joli quand même et c'est mieux que la grande nationale....
Je profite de notre passage à proximité de Mossel Bay, où nous ne nous sommes pas arrêtés, pour vous parler des Township.
Ces villages de maisonnettes qu'on retrouve à peu près partout en Afrique du Sud.
Ce sont là que vivent la plupart des noirs ou métis, enfin ceux qui n'ont pas les moyens d'aller ailleurs, c'est à dire la majorité....
Le gouvernement en construit des milliers chaque année en dur et mieux équipées qu'auparavant, lorsque ces cabanes s'apparentaient plus à des bidonvilles plutôt qu'à de vrais lieux de vie, mais je ne vous cache pas que même si elles semblent en bon état et que c'est certainement un progrès par rapport au passé, ça ne donne pas spécialement envie....
Après cet intermède citadin, retournons dans le désert du Klein Karoo...
Pour éviter la nationale 2, monotone et sans intérêt pour rejoindre Riversdale, nous bifurquons à droite, un peu au hasard.
Et là nous nous trouvons à l'entrée d'une sorte de réserve, où après nous avoir demandé où nous allions, on nous laissera passer en nous recommandant bien de ne pas nous arrêter, car il se pouvait que nous rencontrions des animaux sauvages pouvant être dangereux...
Effectivement la signalisation ne laisse pas d'ambiguïté sur l'éventuel danger, mais nous ne nous sommes pas arrêter pour les prendre en photo....ne serait ce pour ne pas se faire engueuler par le gardien qui venait de nous dire de ne pas le faire....
Quelques kilomètres plus loin, nous nous sommes quand même arrêter pour prendre ces hippopotames en espérant qu'ils préfèrent rester au fond de leur mare plutôt que de venir nous faire la conversation....
Après ça pas d'autres rencontres mais de splendides paysages....

Mais le paysage a beau être plutôt désertique, de temps en temps il y a de l'eau, voire des rivières et il nous faut les traverser....
La plupart du temps un petit pont suffit mais quelque fois c'est plus compliqué et il faut utiliser les moyens locaux.
Comme vous l'avez vu dans la vidéo ci dessus, il nous faut passer la Breede river (ou Breë river en Afrikaans), pour cela il y a un petit bac à câble, j'explique ce qu'est un bac à câble...
En fait il s'agit d'un petit bac normal mais sans moteur pour se déplacer, il y a un câble tendu entre les deux rives et trois personnes se relaient pour tirer sur le câble en marchant d'un bout à l'autre de l'embarcation en s'agrippant au câble, comme celui-ci est fixe, c'est la barque qui bouge.

Après cette traversée d'un autre âge, nous nous dirigeons vers la "De Hoop nature réserve"
L'endroit, en bord de mer, mériterait qu'on s'y arrête plus longuement, mais malheureusement il est déjà 16 h passé et il y a encore des kilomètres à faire, de plus le pneu de Jeff a encore crevé et malgré la pause d'une mèche perd régulièrement de l'air.....
Mais nous profitons quand même du spectacle.
Après cette trop courte visite, nous continuons à la recherche d'un garage, que nous ne trouverons pas, mais Jeff s'arrête dans un magasin de bricolage acheter des bombes d'air pour regonfler ses pneus et un stock de mèches pour boucher les trous....
Et nous finîmes par atteindre notre hôtel en bord de mer à Cape Agulhas.
27 NOVEMBRE
Dernier jour avant retour à la case "départ"

Nous voici donc en mer pour les environ 7 kms de traversée pour arriver à l'île qui si elle fut un poste militaire, une léproserie, un hôpital psychiatrique est surtout connue parce que c'est là que furent emprisonnés les opposants noirs à l'apartheid dont notamment trois futurs présidents de la république Sud Africaine, Kgalema Motlanthe, Jacob Zuma (l'actuel président) et surtout Nelson Mandela.
En attendant de visiter les lieux, nous admirons Table Mountain depuis la mer.
Après une bonne demi-heure de navigation, nous approchons du but ....
Moi je vous montre une cellule plus loin, strictement identique, ayant abrité autant de misère mais nettement moins regardée que celle où vécut le grand homme....
La société d'aujourd'hui a besoin de symboles forts pour dénoncer le pire, tant mieux, mais c'est dommage de passer à côté du reste sous le seul prétexte d'anonymat....
et après une dernière mésaventure à l hôtel où les clés du coffre où étaient entreposés nos bagages avaient été égarées, appel d'un serrurier d'urgence car l'heure du départ arrivait, récupération in extremis des bagages, appel à l'agence de voyage car à l'heure dite, le taxi qui devait nous emmener à l'aéroport n'était pas là, il nous attendait à la porte d'un autre hôtel, il nous restait plus qu'à prendre l'avion et rentrer en Europe où nous attend un timide soleil d'hiver....
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